CHEEKY.Petit mot qui te décrit ?© PoonTout d'abord ~¥ Pseudo / Surnom / Prénom : Cheeky. sinon c'est Aurélie¥ Âge : 15 ans¥ Localisation : Marseille¥ Groupe désiré : Plume DiscrèteTes Écrits ~[justify]Spoiler:You're my past that I burn, my future that I drown but you're my present and I don't have a choice ...Lewis est une petite ville de l’état du Texas, aux Etats-Unis, une ville ne comptant environ que mille habitants. Lewis n’est pas très connue et c’est peut-être mieux ainsi. Ignorés les touristiques qui viennent sur notre belle plage, les lieux trop fréquentés, la pollution, le bruit et tout ce qui fait qu’une ville devient désagréable. Ici, dans cette petite ville presque utopique qu’est Lewis, on vit au jour le jour préférant blablater sur les ragots de la ville. En effet, ici tout le monde se connait. Mille habitants c’est peu et tout se sait. Pourtant, cela ne semble pas déranger la population qui de générations en générations reste dans les champs de la ville pour mourir en toute tranquillité au milieu des siens. Cependant, on aurait pu penser que Lewis resterait cette ville utopique et inconnue, cette ville où il fait bon vivre, cette ville où l’air est bon enfant et où les enfants vagabondent dans les champs jouant à des jeux aussi banals que cache-cache. Que s’est-il donc passé à Lewis ? C’est la question que tous les habitants se sont posés et sûrement celle que vous vous posez en lisant ce court résumé. Je vais tout vous dire, remontons juste un peu dans le temps, histoire de bien comprendre. Le lycée de Lewis est un lycée banal pour les américains. Populaires, joueurs de foot, geek … bref, rien de très original mais un modèle qui plait. Pourtant, quand le temps du lycée fut terminé, la belle époque comme on l’appelle par ici, les nouveaux diplômés se révoltèrent. Non pas une révolte en bain de sang mais plutôt une révolte silencieuse. AU lieu de trouver du travail dans la ville comme les anciennes promotions – journal local, petite entreprise, travail dans les champs – tous, sans exception, partir pour la ville, la ville proche. DALLAS. La ville qui les faisait tant rêver ! Ah voilà nous y sommes, ils ont grandis, ils sont beaux, riches, mariés, parents et tous mène la vie dont ils ont rêvés. L’histoire aurait pu être belle et s’arrêter là mais c’était sans compté le bal de retrouvailles. Cette génération manquait à la ville. Avec eux, c’était aussi la nouvelle génération de Lewis qui était aussi partie. Il fallait faire quelque chose et vite. Pour leur rappeler ces années qu’ils avaient, tous, tant aimé, le sage de la ville organisa un bal de retrouvailles où chaque ancien était convié. Notre histoire début à ce moment là quand les valises foulent le sol de l’aéroport annexé à la ville. D’ailleurs, il souffle sur la ville un vent de retrouvailles et de souvenirs trop souvent mis de côtés. Spoiler:CHAPITRE I.On vient tous de quelque part.Il y a maintenant vingt quatre ans de cela, à Paris, une jeune femme, la trentaine bien passée, accouchait dans un hôpital non loin de la Sorbonne. Elle était brune, avait de grands yeux bleus et ses bras tout maigres, berçaient l’adorable enfant qui venait de naître. Le tableau était complet et parfait si on rajoutait la figue paternelle dans un coin de la pièce, un sourire béat dessiné sur ses lèvres. Il s’appelait et s’appelle toujours Andrew Delacroix, était originaire de Dallas, aux Etats-Unis. Vous me direz, et vous avez bien raison, que ce n’était pas un nom qui très anglophone. Pourtant c’était bien son nom. Dans son long arbre généalogique, un aïeul était venu de France pour coloniser les Etats-Unis à sa découverte. Et le frère cadet de cet ancêtre était resté en France et avait formé une autre branche des Delacroix dont était issue la femme de ce Andrew, une certaine Madame Caroline Delacroix. Un lien de parenté trop éloigné pour devenir obstacle à leur mariage et une romance qui avait début, il y a jadis, aux portes d’un voyage entre l’Amérique et l’Europe. Caroline Delacroix était toute juste diplômée de la Sorbonne quand elle entreprit son long voyage vers le Nouveau Monde pour des vacances qui resteront pour elles, inoubliables. Et dans ces merveilleuses vacances à voyager à travers les Etats-Unis, son cœur s’emballa pour un jeune homme si magnifique qu’il deviendra bientôt son mari. Son regard contemplait le visage endormi de l’enfant, de son enfant, qu’elle tenait dans ses bras. Ses pensées vagabondaient, la menant ici et là, de sa rencontre avec Andrew à sa première écographie, de sa fête d’anniversaire de ses dix huit ans à son mariage, elle était aux anges. Une vague de bonheur la submergea sans qu’elle puisse, sans qu’elle veuille se sortir de là. La voix de la sage femme la sortit de ses rêveries. Une simple question qui allait sceller à tout jamais un point capital, crucial de l’existence de la petite. « Vous avez une idée pour le prénom ? ». Doucement, toujours au ralenti, affaiblie par son accouchement, la mère posa un regard inquisiteur sur le père qui s’empressa d’ajouter : « Elle se prénomme, Amélia – Juliet Delacroix. ». C’était son nom, son prénom et son deuxième prénom. Une sorte d’empreinte qui allait rester, pénétrer et ne plus s’effacer. Parce que c’était ça un prénom, une erreur monumentale de la part de nos chers parents, une chose qu’on est obligé de supporter puisqu’on n’a pas le choix. Mais à près, ce nom fait qui nous sommes. Les années passent et le temps s’écoule. Les parents de la jeune fille avaient toujours vécut dans les grandes villes de ce monde, dans des villes qui ne dormaient jamais, des villes si fréquentées que cela devenaient stressant. Ils avaient donc décidés de s’installer à Lewis, une petite ville pas loin de Dallas, la ville natale de Monsieur. La vie dans cette ville était paisible, calme, propice au repos tant souhaité. Dans une petite, tout se sait mais ce n’était pas grave. Cette famille avait encore la vie devant eux, elle allait pouvoir construire quelque chose de génial, quelque chose de grand, quelque chose qui allait les unir. Monsieur et Madame Delacroix pourraient donner à leur fille tout le bonheur du monde, l’envoyait dans une école seine et où l’argent ne dominait pas, une école où elle allait pouvoir suivre simplement des cours pour pouvoir rêver à un avenir, une école où les rêves étaient permis et où rien ni personne n’était corrompu par l’argent. Et bientôt la jeune fille allait souffler sa troisième bougie, le cœur léger et un sourire joyeux sur ses lèvres.CHAPITRE II.Les Trente Glorieuses n'étaient qu'une période.Amélia-Juliet comme l’appelaient ses parents quand elle faisait une bêtise, Amélia comme l’appelaient ses professeurs et les gens qu’elle ne connaissait pas vraiment ou alors Amy comme elle était appelée par son cercle d’amis, avait bien grandit. C’était une jeune femme de quinze ans qui s’apprêtait à faire son entrée dans le monde féroce du lycée. Elle avait tant rêvé à ce moment, elle l’avait tant joué, répété avec ses copines parce que le cap du lycée était un moment déterminant dans la vie de toute personne sensée, un moment capital qu’il ne fallait absolument pas raté. Alors oui, elle avait le trac, elle savait que ses parents la soutenaient tout en lui mettant énormément la pression. Respirer, se calmer, et avancer tout doucement, balayant le regard sur la foule déjà dense qui se rassemblait devant son cher proviseur. Elle ne savait pas qu’à ce moment, elle allait, un jour, être portée au sommet de cette foule, qu’elle allait être leur reine et que sa vie serait un véritable conte de fée. Tout cela, elle ne le savait pas encore parce que pour le moment, elle demeurait une nouvelle élève inconnue, parmi la foule d’inconnus, un visage parmi les visages et un nom sur une feuille de papier parmi tant d’autres. Rien ne laisser présager un futur glorieux, un avenir propice. Nostalgiquement, sans vraiment écouter le discours barbant et ennuyeux du proviseur, son esprit vagabonda dans ses souvenirs enfantins et si éloignés de maintenant. Sa première visite à Paris, la ville de sa mère adorée, son apprentissage du Français, sa première virée shopping avec ses copines, sa vie de petite fille modèle dans les années du primaire et secondaire, son premier cours d’équitation qui s’était soldé par une chute assez violente, son goût pour la mode commun avec sa mère qui l’emmenait souvent dans des défilés de mode, son premier roman dévoré en une seule nuit à la lumière d’une petite lampe de bureau, son premier baiser avec un jeune garçon ravissant, ses premières vacances en colonies sur les pentes enneigées des montagnes, son premier cours de ski et pour finir la première fois qu’elle avait nagé sans ses brassards. Elle aimait sa vie. Amélia marchait dans les couloirs de la maison de ses grands parents, à Paris. Il s’agissait plutôt d’une sorte de château, hérité il y a des siècles et ses siècles par leurs ancêtres. La jeune femme était âgée de seize ans, le bel âge disait-on. Paris, la capitale de la mode, de la France, avec son si bel accent français, lui tendait les bras. Mais il pleuvait, encore. Cela faisait trois jours qu’elle était ici, et il n’avait fait que pleuvoir, malheureusement pour elle qui passionnée par l’art, avait envie de découvrir les plus fameux musées de la ville : le Louvre, mais aussi Versailles, elle en rêvait. L’Arc de triomphe et la Tour Eiffel se dessinaient par les fenêtres de sa chambre, elle les apercevait de loin, sans jamais pouvoir les voir de plus prêts. Ses vacances, des vacances dont elle rêvait depuis le début de l’année tournaient au cauchemar. Le seul point positif dans l’affaire, c’était qu’elle avait pu satisfaire son désir, son envie de lire. Elle avait lu du Zola, du Balzac, de l’Hugo, du Dumas, du Racine, et bien d’autres livres des plus célèbres écrivains français. Maintenant qu’elle parlait plutôt bien le Français, elle pouvait se permettre de s’attaquer au lourd patrimoine de la culture française, un patrimoine dont les auteurs étaient privilégiés en ces jours de pluie. Mais aujourd’hui, elle avait lu tous les livres qui dormaient sur sa table de chevet, et elle en voulait d’autre. Elle avait donc entreprit un long et tumultueux voyage dans les ailes du château à la recherche de la bibliothèque de ses grands parents. Mais voilà, Amélia n’avait pas un sens de l’orientation très développé et elle s’était perdue. C’est ainsi qu’elle arriva dans une pièce toute noire, et à l’aide de sa lampe de poche qu’on lui avait conseillé de prendre, au cas où, elle éclaira la pièce. Devant elle, des tonnes et des tonnes d’archives tous plus anciens les uns que les autres, et tous plus magnifiques également. Il était neuf heures du matin quand elle entra et vingt et une heure quand elle en sortit. Douze heures à fouiner dans les archives de sa famille, à lire, ou plutôt à déchiffrer les lignes des vieux livres, douze heures à imaginer la vie de ses personnes dont elle avait le nom, douze heures à rêver à avant, une époque qu’elle ne connaissait pas mais qui l’intriguait. Et cette expérience, lui donna le goût pour l’histoire, l’histoire avec un grand H, l’histoire qui décrit la vie et les grands évènements marquants des siècles antérieurs, l’histoire qui nous enseigne, nous éduque et nous permet de ne pas refaire les mêmes erreurs dans le futur. Et en plus de ce goût inné pour l’histoire, elle sut, enfin, ce qu’elle voulut faire de sa vie : elle voulait devenir généalogiste.CHAPITRE III.Il n'y a plus d'avenir quand le présent se dérobe sous nos pieds.Sa vie était parfaite à cette période là. Elle avait des parents géniaux, elle avait plusieurs passions dans la vie, des notes excellentes, elle était la reine du lycée, la fille que tout le monde admirait, la fille à qui on voulait tous ressemblait et en plus, elle était amoureuse. Que demandait de plus ? Sincèrement rien. C’était un jour comme les autres, Amélia marchait dans le parc du lycée. Il faisait chaud mais cela n’avait pas l’air de déranger la jeune femme qui avait le nez dans son bouquin. Elle ne faisait pas attention au monde qui l’entourait, et c’est d’ailleurs pour cela qu’elle bouscula cette personne. Cette rencontre changea à jamais sa vie. « Je suis désolé, je ne vous avez pas vu ! » Ses yeux ! Ce fut la première chose que la jeune femme remarqua en cet inconnu. Il avait des yeux bleus si magnifiques, elle était sous le charme, comme hypnotiser par ce regard. Avec un petit sourire tout aussi charmeur, le jeune homme, ce bel inconnu lui répondit : « Ce n’est pas grave. C’est de ma faute, je ne regardais pas où j’allais. » Un petit rire nerveux sortit de la bouche d’Amélia. Elle avait beau être populaire, belle, au sommet de la gloire et de la hiérarchie du campus, elle n’était pas du genre fille facile qui couchait à droite et à gauche. On ne lui connaissait qu’une relation sérieuse depuis qu’elle était au lycée. Bien entendu la jeune femme fréquentait les fêtes mais elle n’était pas ce qu’on appelait vulgairement, une trainée. « Non, non, ne vous excusez pas, tout est de ma faute, j’étais prise dans ce livre ! » répondit-elle en désignant du doigt le livre qu’elle tenait dans sa main, un peu comme coupable de cette rencontre si surprenante. « Je m’appelle Dan, étudiant en commerce. Et toi ? J’espère que cela ne te dérange pas si je te tutoie ! » Ravie de cette initiative, la jeune femme eut un franc sourire sur ses lèvres. La conversation était lancée et n’allait plus s’arrêter. « Amélia, étudiante en histoire. »Quelques mois s’étaient écoulés depuis cette fameuse rencontre. Amélia était amoureuse, oh oui, elle était amoureuse de ce Dan, qui s’appelait en vrai Daniel Reagan. Elle ne vivait que par lui, et rêvait, secrètement, qu’il lui demande de sortir avec lui. Et peu de temps après que ce vœu si cher soit lancé dans les airs, le beau jeune homme lui demanda et elle accepta. Très vite, ils devinèrent un couple très beau, heureux et surtout amoureux, n’entendant même pas les jalousies qui tournaient autour d’eux. Ils s’aimaient et s’étaient le principal ! Pourtant, malgré une idylle qui dura quatre longues années, la fin des études fut le déclin de leur histoire. Et en cette belle soirée de printemps, à l’écart de leurs amis, leur vie commune, leur vie de couple, leur destin fut scellé. « Le monde nous attend, Dan ! Les études sont enfin finies, on va pouvoir mener notre vie comme on l’entend ! » Amélia était contente, même trop contente d’avoir décrochée son diplôme, elle allait pouvoir voyager dans le monde entier, elle allait pouvoir être indépendante et surtout vivre avec l’homme qu’elle considérait comme l’amour de sa vie. « Amy, je veux continuer de vivre ici, à Lewis, où j’ai toujours grandit … je suis désolé ! » Ce fut la réponse du jeune homme, qui résonna dans le cœur du jeune homme comme une bombe à retardement, une bombe qui fait mal parce que jamais vous vous attendiez à cette réponse de la part de l’homme que vous aimez. Vos rêves venaient de se briser. La jeune femme le regarda sans vraiment comprendre sa réponse. « Et les projets qu’on avait ensemble ? Je croyais que tu voulais te marier, avoir des enfants et monter ta propre société ! » C’était le dernier moyen de faire comprendre à Dan que la vie n’était pas Lewis, cette ville misérable, si petite qu’elle ne figurait sur aucune carte. Toute leur génération l’avait compris, il ne faisait plus bon de rester vivre à Lewis, s’il l’avait été un jour. Pourquoi, Dan n’arrivait-il pas à comprendre ? Pourquoi avait-il envie de passer le reste de sa vie dans ce trou paumé ? « Je pourrais être ton mari, le père de tes enfants, avoir mon entreprise ici. On serait heureux ici, Amy. On aurait une belle vie, une grande maison dans la ville qu’on a toujours connue. Pourquoi partir ? » Amélia se leva, les larmes aux yeux. Elle était triste, en colère, énervée, déçue, etc. Elle aurait tant voulu que Dan soit comme les autres, qu’il ne pense pas, qu’il ne croie pas à une pseudo possibilité de vie heureuse ici, qu’il veuille partir le plus loin possible de cette misérable ville. Mais non, il était différent, malheureusement pour elle. « Je ne veux pas de cette vie-là, moi, désolé ! » Sur ce, elle partit, n’entendant qu’au passage la voix de leur ami la soutenir et avouer qu’elle avait raison. Dan ne s’est jamais levé de cet endroit là pour aller la retenir. Leurs vies devaient se séparer un jour ou l’autre et ce jour était arrivé, bien plus tôt que prévu. Aujourd’hui Amélia vit en France, elle est une généalogiste confirmée, écrivant également des romans. Elle est célibataire, hantée par le fantôme de sa relation avec Dan qu’elle n’a toujours pas réussit à oublier. Elle se pose de nombreuses questions sur son passé. Aurait-elle dut réagir ainsi avec Dan, ce fameux soir là de leur rupture ? Quoi qu’il en soit, elle n’a pas résisté à l’envie de revenir à Lewis quand elle reçut cette invitation. Au fond d’elle-même, elle espère revoir Dan … Qui sait où tout cela va la mener ! Petit Plus ~¥ Code du règlement : Spoiler:Code ok by Bonnie ¥ Pourquoi tu t'es inscrit(e) : Parce que ce forum a un contexte qui me plait (a)¥ Que penses-tu du forum : J'adore¥ Que penses-tu de l'écriture : C'est vraiment quelque chose d'essentiel¥ Un mot pour la fin :
Tout d'abord ~¥ Pseudo / Surnom / Prénom : Cheeky. sinon c'est Aurélie¥ Âge : 15 ans¥ Localisation : Marseille¥ Groupe désiré : Plume DiscrèteTes Écrits ~[justify]Spoiler:You're my past that I burn, my future that I drown but you're my present and I don't have a choice ...Lewis est une petite ville de l’état du Texas, aux Etats-Unis, une ville ne comptant environ que mille habitants. Lewis n’est pas très connue et c’est peut-être mieux ainsi. Ignorés les touristiques qui viennent sur notre belle plage, les lieux trop fréquentés, la pollution, le bruit et tout ce qui fait qu’une ville devient désagréable. Ici, dans cette petite ville presque utopique qu’est Lewis, on vit au jour le jour préférant blablater sur les ragots de la ville. En effet, ici tout le monde se connait. Mille habitants c’est peu et tout se sait. Pourtant, cela ne semble pas déranger la population qui de générations en générations reste dans les champs de la ville pour mourir en toute tranquillité au milieu des siens. Cependant, on aurait pu penser que Lewis resterait cette ville utopique et inconnue, cette ville où il fait bon vivre, cette ville où l’air est bon enfant et où les enfants vagabondent dans les champs jouant à des jeux aussi banals que cache-cache. Que s’est-il donc passé à Lewis ? C’est la question que tous les habitants se sont posés et sûrement celle que vous vous posez en lisant ce court résumé. Je vais tout vous dire, remontons juste un peu dans le temps, histoire de bien comprendre. Le lycée de Lewis est un lycée banal pour les américains. Populaires, joueurs de foot, geek … bref, rien de très original mais un modèle qui plait. Pourtant, quand le temps du lycée fut terminé, la belle époque comme on l’appelle par ici, les nouveaux diplômés se révoltèrent. Non pas une révolte en bain de sang mais plutôt une révolte silencieuse. AU lieu de trouver du travail dans la ville comme les anciennes promotions – journal local, petite entreprise, travail dans les champs – tous, sans exception, partir pour la ville, la ville proche. DALLAS. La ville qui les faisait tant rêver ! Ah voilà nous y sommes, ils ont grandis, ils sont beaux, riches, mariés, parents et tous mène la vie dont ils ont rêvés. L’histoire aurait pu être belle et s’arrêter là mais c’était sans compté le bal de retrouvailles. Cette génération manquait à la ville. Avec eux, c’était aussi la nouvelle génération de Lewis qui était aussi partie. Il fallait faire quelque chose et vite. Pour leur rappeler ces années qu’ils avaient, tous, tant aimé, le sage de la ville organisa un bal de retrouvailles où chaque ancien était convié. Notre histoire début à ce moment là quand les valises foulent le sol de l’aéroport annexé à la ville. D’ailleurs, il souffle sur la ville un vent de retrouvailles et de souvenirs trop souvent mis de côtés. Spoiler:CHAPITRE I.On vient tous de quelque part.Il y a maintenant vingt quatre ans de cela, à Paris, une jeune femme, la trentaine bien passée, accouchait dans un hôpital non loin de la Sorbonne. Elle était brune, avait de grands yeux bleus et ses bras tout maigres, berçaient l’adorable enfant qui venait de naître. Le tableau était complet et parfait si on rajoutait la figue paternelle dans un coin de la pièce, un sourire béat dessiné sur ses lèvres. Il s’appelait et s’appelle toujours Andrew Delacroix, était originaire de Dallas, aux Etats-Unis. Vous me direz, et vous avez bien raison, que ce n’était pas un nom qui très anglophone. Pourtant c’était bien son nom. Dans son long arbre généalogique, un aïeul était venu de France pour coloniser les Etats-Unis à sa découverte. Et le frère cadet de cet ancêtre était resté en France et avait formé une autre branche des Delacroix dont était issue la femme de ce Andrew, une certaine Madame Caroline Delacroix. Un lien de parenté trop éloigné pour devenir obstacle à leur mariage et une romance qui avait début, il y a jadis, aux portes d’un voyage entre l’Amérique et l’Europe. Caroline Delacroix était toute juste diplômée de la Sorbonne quand elle entreprit son long voyage vers le Nouveau Monde pour des vacances qui resteront pour elles, inoubliables. Et dans ces merveilleuses vacances à voyager à travers les Etats-Unis, son cœur s’emballa pour un jeune homme si magnifique qu’il deviendra bientôt son mari. Son regard contemplait le visage endormi de l’enfant, de son enfant, qu’elle tenait dans ses bras. Ses pensées vagabondaient, la menant ici et là, de sa rencontre avec Andrew à sa première écographie, de sa fête d’anniversaire de ses dix huit ans à son mariage, elle était aux anges. Une vague de bonheur la submergea sans qu’elle puisse, sans qu’elle veuille se sortir de là. La voix de la sage femme la sortit de ses rêveries. Une simple question qui allait sceller à tout jamais un point capital, crucial de l’existence de la petite. « Vous avez une idée pour le prénom ? ». Doucement, toujours au ralenti, affaiblie par son accouchement, la mère posa un regard inquisiteur sur le père qui s’empressa d’ajouter : « Elle se prénomme, Amélia – Juliet Delacroix. ». C’était son nom, son prénom et son deuxième prénom. Une sorte d’empreinte qui allait rester, pénétrer et ne plus s’effacer. Parce que c’était ça un prénom, une erreur monumentale de la part de nos chers parents, une chose qu’on est obligé de supporter puisqu’on n’a pas le choix. Mais à près, ce nom fait qui nous sommes. Les années passent et le temps s’écoule. Les parents de la jeune fille avaient toujours vécut dans les grandes villes de ce monde, dans des villes qui ne dormaient jamais, des villes si fréquentées que cela devenaient stressant. Ils avaient donc décidés de s’installer à Lewis, une petite ville pas loin de Dallas, la ville natale de Monsieur. La vie dans cette ville était paisible, calme, propice au repos tant souhaité. Dans une petite, tout se sait mais ce n’était pas grave. Cette famille avait encore la vie devant eux, elle allait pouvoir construire quelque chose de génial, quelque chose de grand, quelque chose qui allait les unir. Monsieur et Madame Delacroix pourraient donner à leur fille tout le bonheur du monde, l’envoyait dans une école seine et où l’argent ne dominait pas, une école où elle allait pouvoir suivre simplement des cours pour pouvoir rêver à un avenir, une école où les rêves étaient permis et où rien ni personne n’était corrompu par l’argent. Et bientôt la jeune fille allait souffler sa troisième bougie, le cœur léger et un sourire joyeux sur ses lèvres.CHAPITRE II.Les Trente Glorieuses n'étaient qu'une période.Amélia-Juliet comme l’appelaient ses parents quand elle faisait une bêtise, Amélia comme l’appelaient ses professeurs et les gens qu’elle ne connaissait pas vraiment ou alors Amy comme elle était appelée par son cercle d’amis, avait bien grandit. C’était une jeune femme de quinze ans qui s’apprêtait à faire son entrée dans le monde féroce du lycée. Elle avait tant rêvé à ce moment, elle l’avait tant joué, répété avec ses copines parce que le cap du lycée était un moment déterminant dans la vie de toute personne sensée, un moment capital qu’il ne fallait absolument pas raté. Alors oui, elle avait le trac, elle savait que ses parents la soutenaient tout en lui mettant énormément la pression. Respirer, se calmer, et avancer tout doucement, balayant le regard sur la foule déjà dense qui se rassemblait devant son cher proviseur. Elle ne savait pas qu’à ce moment, elle allait, un jour, être portée au sommet de cette foule, qu’elle allait être leur reine et que sa vie serait un véritable conte de fée. Tout cela, elle ne le savait pas encore parce que pour le moment, elle demeurait une nouvelle élève inconnue, parmi la foule d’inconnus, un visage parmi les visages et un nom sur une feuille de papier parmi tant d’autres. Rien ne laisser présager un futur glorieux, un avenir propice. Nostalgiquement, sans vraiment écouter le discours barbant et ennuyeux du proviseur, son esprit vagabonda dans ses souvenirs enfantins et si éloignés de maintenant. Sa première visite à Paris, la ville de sa mère adorée, son apprentissage du Français, sa première virée shopping avec ses copines, sa vie de petite fille modèle dans les années du primaire et secondaire, son premier cours d’équitation qui s’était soldé par une chute assez violente, son goût pour la mode commun avec sa mère qui l’emmenait souvent dans des défilés de mode, son premier roman dévoré en une seule nuit à la lumière d’une petite lampe de bureau, son premier baiser avec un jeune garçon ravissant, ses premières vacances en colonies sur les pentes enneigées des montagnes, son premier cours de ski et pour finir la première fois qu’elle avait nagé sans ses brassards. Elle aimait sa vie. Amélia marchait dans les couloirs de la maison de ses grands parents, à Paris. Il s’agissait plutôt d’une sorte de château, hérité il y a des siècles et ses siècles par leurs ancêtres. La jeune femme était âgée de seize ans, le bel âge disait-on. Paris, la capitale de la mode, de la France, avec son si bel accent français, lui tendait les bras. Mais il pleuvait, encore. Cela faisait trois jours qu’elle était ici, et il n’avait fait que pleuvoir, malheureusement pour elle qui passionnée par l’art, avait envie de découvrir les plus fameux musées de la ville : le Louvre, mais aussi Versailles, elle en rêvait. L’Arc de triomphe et la Tour Eiffel se dessinaient par les fenêtres de sa chambre, elle les apercevait de loin, sans jamais pouvoir les voir de plus prêts. Ses vacances, des vacances dont elle rêvait depuis le début de l’année tournaient au cauchemar. Le seul point positif dans l’affaire, c’était qu’elle avait pu satisfaire son désir, son envie de lire. Elle avait lu du Zola, du Balzac, de l’Hugo, du Dumas, du Racine, et bien d’autres livres des plus célèbres écrivains français. Maintenant qu’elle parlait plutôt bien le Français, elle pouvait se permettre de s’attaquer au lourd patrimoine de la culture française, un patrimoine dont les auteurs étaient privilégiés en ces jours de pluie. Mais aujourd’hui, elle avait lu tous les livres qui dormaient sur sa table de chevet, et elle en voulait d’autre. Elle avait donc entreprit un long et tumultueux voyage dans les ailes du château à la recherche de la bibliothèque de ses grands parents. Mais voilà, Amélia n’avait pas un sens de l’orientation très développé et elle s’était perdue. C’est ainsi qu’elle arriva dans une pièce toute noire, et à l’aide de sa lampe de poche qu’on lui avait conseillé de prendre, au cas où, elle éclaira la pièce. Devant elle, des tonnes et des tonnes d’archives tous plus anciens les uns que les autres, et tous plus magnifiques également. Il était neuf heures du matin quand elle entra et vingt et une heure quand elle en sortit. Douze heures à fouiner dans les archives de sa famille, à lire, ou plutôt à déchiffrer les lignes des vieux livres, douze heures à imaginer la vie de ses personnes dont elle avait le nom, douze heures à rêver à avant, une époque qu’elle ne connaissait pas mais qui l’intriguait. Et cette expérience, lui donna le goût pour l’histoire, l’histoire avec un grand H, l’histoire qui décrit la vie et les grands évènements marquants des siècles antérieurs, l’histoire qui nous enseigne, nous éduque et nous permet de ne pas refaire les mêmes erreurs dans le futur. Et en plus de ce goût inné pour l’histoire, elle sut, enfin, ce qu’elle voulut faire de sa vie : elle voulait devenir généalogiste.CHAPITRE III.Il n'y a plus d'avenir quand le présent se dérobe sous nos pieds.Sa vie était parfaite à cette période là. Elle avait des parents géniaux, elle avait plusieurs passions dans la vie, des notes excellentes, elle était la reine du lycée, la fille que tout le monde admirait, la fille à qui on voulait tous ressemblait et en plus, elle était amoureuse. Que demandait de plus ? Sincèrement rien. C’était un jour comme les autres, Amélia marchait dans le parc du lycée. Il faisait chaud mais cela n’avait pas l’air de déranger la jeune femme qui avait le nez dans son bouquin. Elle ne faisait pas attention au monde qui l’entourait, et c’est d’ailleurs pour cela qu’elle bouscula cette personne. Cette rencontre changea à jamais sa vie. « Je suis désolé, je ne vous avez pas vu ! » Ses yeux ! Ce fut la première chose que la jeune femme remarqua en cet inconnu. Il avait des yeux bleus si magnifiques, elle était sous le charme, comme hypnotiser par ce regard. Avec un petit sourire tout aussi charmeur, le jeune homme, ce bel inconnu lui répondit : « Ce n’est pas grave. C’est de ma faute, je ne regardais pas où j’allais. » Un petit rire nerveux sortit de la bouche d’Amélia. Elle avait beau être populaire, belle, au sommet de la gloire et de la hiérarchie du campus, elle n’était pas du genre fille facile qui couchait à droite et à gauche. On ne lui connaissait qu’une relation sérieuse depuis qu’elle était au lycée. Bien entendu la jeune femme fréquentait les fêtes mais elle n’était pas ce qu’on appelait vulgairement, une trainée. « Non, non, ne vous excusez pas, tout est de ma faute, j’étais prise dans ce livre ! » répondit-elle en désignant du doigt le livre qu’elle tenait dans sa main, un peu comme coupable de cette rencontre si surprenante. « Je m’appelle Dan, étudiant en commerce. Et toi ? J’espère que cela ne te dérange pas si je te tutoie ! » Ravie de cette initiative, la jeune femme eut un franc sourire sur ses lèvres. La conversation était lancée et n’allait plus s’arrêter. « Amélia, étudiante en histoire. »Quelques mois s’étaient écoulés depuis cette fameuse rencontre. Amélia était amoureuse, oh oui, elle était amoureuse de ce Dan, qui s’appelait en vrai Daniel Reagan. Elle ne vivait que par lui, et rêvait, secrètement, qu’il lui demande de sortir avec lui. Et peu de temps après que ce vœu si cher soit lancé dans les airs, le beau jeune homme lui demanda et elle accepta. Très vite, ils devinèrent un couple très beau, heureux et surtout amoureux, n’entendant même pas les jalousies qui tournaient autour d’eux. Ils s’aimaient et s’étaient le principal ! Pourtant, malgré une idylle qui dura quatre longues années, la fin des études fut le déclin de leur histoire. Et en cette belle soirée de printemps, à l’écart de leurs amis, leur vie commune, leur vie de couple, leur destin fut scellé. « Le monde nous attend, Dan ! Les études sont enfin finies, on va pouvoir mener notre vie comme on l’entend ! » Amélia était contente, même trop contente d’avoir décrochée son diplôme, elle allait pouvoir voyager dans le monde entier, elle allait pouvoir être indépendante et surtout vivre avec l’homme qu’elle considérait comme l’amour de sa vie. « Amy, je veux continuer de vivre ici, à Lewis, où j’ai toujours grandit … je suis désolé ! » Ce fut la réponse du jeune homme, qui résonna dans le cœur du jeune homme comme une bombe à retardement, une bombe qui fait mal parce que jamais vous vous attendiez à cette réponse de la part de l’homme que vous aimez. Vos rêves venaient de se briser. La jeune femme le regarda sans vraiment comprendre sa réponse. « Et les projets qu’on avait ensemble ? Je croyais que tu voulais te marier, avoir des enfants et monter ta propre société ! » C’était le dernier moyen de faire comprendre à Dan que la vie n’était pas Lewis, cette ville misérable, si petite qu’elle ne figurait sur aucune carte. Toute leur génération l’avait compris, il ne faisait plus bon de rester vivre à Lewis, s’il l’avait été un jour. Pourquoi, Dan n’arrivait-il pas à comprendre ? Pourquoi avait-il envie de passer le reste de sa vie dans ce trou paumé ? « Je pourrais être ton mari, le père de tes enfants, avoir mon entreprise ici. On serait heureux ici, Amy. On aurait une belle vie, une grande maison dans la ville qu’on a toujours connue. Pourquoi partir ? » Amélia se leva, les larmes aux yeux. Elle était triste, en colère, énervée, déçue, etc. Elle aurait tant voulu que Dan soit comme les autres, qu’il ne pense pas, qu’il ne croie pas à une pseudo possibilité de vie heureuse ici, qu’il veuille partir le plus loin possible de cette misérable ville. Mais non, il était différent, malheureusement pour elle. « Je ne veux pas de cette vie-là, moi, désolé ! » Sur ce, elle partit, n’entendant qu’au passage la voix de leur ami la soutenir et avouer qu’elle avait raison. Dan ne s’est jamais levé de cet endroit là pour aller la retenir. Leurs vies devaient se séparer un jour ou l’autre et ce jour était arrivé, bien plus tôt que prévu. Aujourd’hui Amélia vit en France, elle est une généalogiste confirmée, écrivant également des romans. Elle est célibataire, hantée par le fantôme de sa relation avec Dan qu’elle n’a toujours pas réussit à oublier. Elle se pose de nombreuses questions sur son passé. Aurait-elle dut réagir ainsi avec Dan, ce fameux soir là de leur rupture ? Quoi qu’il en soit, elle n’a pas résisté à l’envie de revenir à Lewis quand elle reçut cette invitation. Au fond d’elle-même, elle espère revoir Dan … Qui sait où tout cela va la mener ! Petit Plus ~¥ Code du règlement : Spoiler:Code ok by Bonnie ¥ Pourquoi tu t'es inscrit(e) : Parce que ce forum a un contexte qui me plait (a)¥ Que penses-tu du forum : J'adore¥ Que penses-tu de l'écriture : C'est vraiment quelque chose d'essentiel¥ Un mot pour la fin :
[justify]Spoiler:You're my past that I burn, my future that I drown but you're my present and I don't have a choice ...Lewis est une petite ville de l’état du Texas, aux Etats-Unis, une ville ne comptant environ que mille habitants. Lewis n’est pas très connue et c’est peut-être mieux ainsi. Ignorés les touristiques qui viennent sur notre belle plage, les lieux trop fréquentés, la pollution, le bruit et tout ce qui fait qu’une ville devient désagréable. Ici, dans cette petite ville presque utopique qu’est Lewis, on vit au jour le jour préférant blablater sur les ragots de la ville. En effet, ici tout le monde se connait. Mille habitants c’est peu et tout se sait. Pourtant, cela ne semble pas déranger la population qui de générations en générations reste dans les champs de la ville pour mourir en toute tranquillité au milieu des siens. Cependant, on aurait pu penser que Lewis resterait cette ville utopique et inconnue, cette ville où il fait bon vivre, cette ville où l’air est bon enfant et où les enfants vagabondent dans les champs jouant à des jeux aussi banals que cache-cache. Que s’est-il donc passé à Lewis ? C’est la question que tous les habitants se sont posés et sûrement celle que vous vous posez en lisant ce court résumé. Je vais tout vous dire, remontons juste un peu dans le temps, histoire de bien comprendre. Le lycée de Lewis est un lycée banal pour les américains. Populaires, joueurs de foot, geek … bref, rien de très original mais un modèle qui plait. Pourtant, quand le temps du lycée fut terminé, la belle époque comme on l’appelle par ici, les nouveaux diplômés se révoltèrent. Non pas une révolte en bain de sang mais plutôt une révolte silencieuse. AU lieu de trouver du travail dans la ville comme les anciennes promotions – journal local, petite entreprise, travail dans les champs – tous, sans exception, partir pour la ville, la ville proche. DALLAS. La ville qui les faisait tant rêver ! Ah voilà nous y sommes, ils ont grandis, ils sont beaux, riches, mariés, parents et tous mène la vie dont ils ont rêvés. L’histoire aurait pu être belle et s’arrêter là mais c’était sans compté le bal de retrouvailles. Cette génération manquait à la ville. Avec eux, c’était aussi la nouvelle génération de Lewis qui était aussi partie. Il fallait faire quelque chose et vite. Pour leur rappeler ces années qu’ils avaient, tous, tant aimé, le sage de la ville organisa un bal de retrouvailles où chaque ancien était convié. Notre histoire début à ce moment là quand les valises foulent le sol de l’aéroport annexé à la ville. D’ailleurs, il souffle sur la ville un vent de retrouvailles et de souvenirs trop souvent mis de côtés. Spoiler:CHAPITRE I.On vient tous de quelque part.Il y a maintenant vingt quatre ans de cela, à Paris, une jeune femme, la trentaine bien passée, accouchait dans un hôpital non loin de la Sorbonne. Elle était brune, avait de grands yeux bleus et ses bras tout maigres, berçaient l’adorable enfant qui venait de naître. Le tableau était complet et parfait si on rajoutait la figue paternelle dans un coin de la pièce, un sourire béat dessiné sur ses lèvres. Il s’appelait et s’appelle toujours Andrew Delacroix, était originaire de Dallas, aux Etats-Unis. Vous me direz, et vous avez bien raison, que ce n’était pas un nom qui très anglophone. Pourtant c’était bien son nom. Dans son long arbre généalogique, un aïeul était venu de France pour coloniser les Etats-Unis à sa découverte. Et le frère cadet de cet ancêtre était resté en France et avait formé une autre branche des Delacroix dont était issue la femme de ce Andrew, une certaine Madame Caroline Delacroix. Un lien de parenté trop éloigné pour devenir obstacle à leur mariage et une romance qui avait début, il y a jadis, aux portes d’un voyage entre l’Amérique et l’Europe. Caroline Delacroix était toute juste diplômée de la Sorbonne quand elle entreprit son long voyage vers le Nouveau Monde pour des vacances qui resteront pour elles, inoubliables. Et dans ces merveilleuses vacances à voyager à travers les Etats-Unis, son cœur s’emballa pour un jeune homme si magnifique qu’il deviendra bientôt son mari. Son regard contemplait le visage endormi de l’enfant, de son enfant, qu’elle tenait dans ses bras. Ses pensées vagabondaient, la menant ici et là, de sa rencontre avec Andrew à sa première écographie, de sa fête d’anniversaire de ses dix huit ans à son mariage, elle était aux anges. Une vague de bonheur la submergea sans qu’elle puisse, sans qu’elle veuille se sortir de là. La voix de la sage femme la sortit de ses rêveries. Une simple question qui allait sceller à tout jamais un point capital, crucial de l’existence de la petite. « Vous avez une idée pour le prénom ? ». Doucement, toujours au ralenti, affaiblie par son accouchement, la mère posa un regard inquisiteur sur le père qui s’empressa d’ajouter : « Elle se prénomme, Amélia – Juliet Delacroix. ». C’était son nom, son prénom et son deuxième prénom. Une sorte d’empreinte qui allait rester, pénétrer et ne plus s’effacer. Parce que c’était ça un prénom, une erreur monumentale de la part de nos chers parents, une chose qu’on est obligé de supporter puisqu’on n’a pas le choix. Mais à près, ce nom fait qui nous sommes. Les années passent et le temps s’écoule. Les parents de la jeune fille avaient toujours vécut dans les grandes villes de ce monde, dans des villes qui ne dormaient jamais, des villes si fréquentées que cela devenaient stressant. Ils avaient donc décidés de s’installer à Lewis, une petite ville pas loin de Dallas, la ville natale de Monsieur. La vie dans cette ville était paisible, calme, propice au repos tant souhaité. Dans une petite, tout se sait mais ce n’était pas grave. Cette famille avait encore la vie devant eux, elle allait pouvoir construire quelque chose de génial, quelque chose de grand, quelque chose qui allait les unir. Monsieur et Madame Delacroix pourraient donner à leur fille tout le bonheur du monde, l’envoyait dans une école seine et où l’argent ne dominait pas, une école où elle allait pouvoir suivre simplement des cours pour pouvoir rêver à un avenir, une école où les rêves étaient permis et où rien ni personne n’était corrompu par l’argent. Et bientôt la jeune fille allait souffler sa troisième bougie, le cœur léger et un sourire joyeux sur ses lèvres.CHAPITRE II.Les Trente Glorieuses n'étaient qu'une période.Amélia-Juliet comme l’appelaient ses parents quand elle faisait une bêtise, Amélia comme l’appelaient ses professeurs et les gens qu’elle ne connaissait pas vraiment ou alors Amy comme elle était appelée par son cercle d’amis, avait bien grandit. C’était une jeune femme de quinze ans qui s’apprêtait à faire son entrée dans le monde féroce du lycée. Elle avait tant rêvé à ce moment, elle l’avait tant joué, répété avec ses copines parce que le cap du lycée était un moment déterminant dans la vie de toute personne sensée, un moment capital qu’il ne fallait absolument pas raté. Alors oui, elle avait le trac, elle savait que ses parents la soutenaient tout en lui mettant énormément la pression. Respirer, se calmer, et avancer tout doucement, balayant le regard sur la foule déjà dense qui se rassemblait devant son cher proviseur. Elle ne savait pas qu’à ce moment, elle allait, un jour, être portée au sommet de cette foule, qu’elle allait être leur reine et que sa vie serait un véritable conte de fée. Tout cela, elle ne le savait pas encore parce que pour le moment, elle demeurait une nouvelle élève inconnue, parmi la foule d’inconnus, un visage parmi les visages et un nom sur une feuille de papier parmi tant d’autres. Rien ne laisser présager un futur glorieux, un avenir propice. Nostalgiquement, sans vraiment écouter le discours barbant et ennuyeux du proviseur, son esprit vagabonda dans ses souvenirs enfantins et si éloignés de maintenant. Sa première visite à Paris, la ville de sa mère adorée, son apprentissage du Français, sa première virée shopping avec ses copines, sa vie de petite fille modèle dans les années du primaire et secondaire, son premier cours d’équitation qui s’était soldé par une chute assez violente, son goût pour la mode commun avec sa mère qui l’emmenait souvent dans des défilés de mode, son premier roman dévoré en une seule nuit à la lumière d’une petite lampe de bureau, son premier baiser avec un jeune garçon ravissant, ses premières vacances en colonies sur les pentes enneigées des montagnes, son premier cours de ski et pour finir la première fois qu’elle avait nagé sans ses brassards. Elle aimait sa vie. Amélia marchait dans les couloirs de la maison de ses grands parents, à Paris. Il s’agissait plutôt d’une sorte de château, hérité il y a des siècles et ses siècles par leurs ancêtres. La jeune femme était âgée de seize ans, le bel âge disait-on. Paris, la capitale de la mode, de la France, avec son si bel accent français, lui tendait les bras. Mais il pleuvait, encore. Cela faisait trois jours qu’elle était ici, et il n’avait fait que pleuvoir, malheureusement pour elle qui passionnée par l’art, avait envie de découvrir les plus fameux musées de la ville : le Louvre, mais aussi Versailles, elle en rêvait. L’Arc de triomphe et la Tour Eiffel se dessinaient par les fenêtres de sa chambre, elle les apercevait de loin, sans jamais pouvoir les voir de plus prêts. Ses vacances, des vacances dont elle rêvait depuis le début de l’année tournaient au cauchemar. Le seul point positif dans l’affaire, c’était qu’elle avait pu satisfaire son désir, son envie de lire. Elle avait lu du Zola, du Balzac, de l’Hugo, du Dumas, du Racine, et bien d’autres livres des plus célèbres écrivains français. Maintenant qu’elle parlait plutôt bien le Français, elle pouvait se permettre de s’attaquer au lourd patrimoine de la culture française, un patrimoine dont les auteurs étaient privilégiés en ces jours de pluie. Mais aujourd’hui, elle avait lu tous les livres qui dormaient sur sa table de chevet, et elle en voulait d’autre. Elle avait donc entreprit un long et tumultueux voyage dans les ailes du château à la recherche de la bibliothèque de ses grands parents. Mais voilà, Amélia n’avait pas un sens de l’orientation très développé et elle s’était perdue. C’est ainsi qu’elle arriva dans une pièce toute noire, et à l’aide de sa lampe de poche qu’on lui avait conseillé de prendre, au cas où, elle éclaira la pièce. Devant elle, des tonnes et des tonnes d’archives tous plus anciens les uns que les autres, et tous plus magnifiques également. Il était neuf heures du matin quand elle entra et vingt et une heure quand elle en sortit. Douze heures à fouiner dans les archives de sa famille, à lire, ou plutôt à déchiffrer les lignes des vieux livres, douze heures à imaginer la vie de ses personnes dont elle avait le nom, douze heures à rêver à avant, une époque qu’elle ne connaissait pas mais qui l’intriguait. Et cette expérience, lui donna le goût pour l’histoire, l’histoire avec un grand H, l’histoire qui décrit la vie et les grands évènements marquants des siècles antérieurs, l’histoire qui nous enseigne, nous éduque et nous permet de ne pas refaire les mêmes erreurs dans le futur. Et en plus de ce goût inné pour l’histoire, elle sut, enfin, ce qu’elle voulut faire de sa vie : elle voulait devenir généalogiste.CHAPITRE III.Il n'y a plus d'avenir quand le présent se dérobe sous nos pieds.Sa vie était parfaite à cette période là. Elle avait des parents géniaux, elle avait plusieurs passions dans la vie, des notes excellentes, elle était la reine du lycée, la fille que tout le monde admirait, la fille à qui on voulait tous ressemblait et en plus, elle était amoureuse. Que demandait de plus ? Sincèrement rien. C’était un jour comme les autres, Amélia marchait dans le parc du lycée. Il faisait chaud mais cela n’avait pas l’air de déranger la jeune femme qui avait le nez dans son bouquin. Elle ne faisait pas attention au monde qui l’entourait, et c’est d’ailleurs pour cela qu’elle bouscula cette personne. Cette rencontre changea à jamais sa vie. « Je suis désolé, je ne vous avez pas vu ! » Ses yeux ! Ce fut la première chose que la jeune femme remarqua en cet inconnu. Il avait des yeux bleus si magnifiques, elle était sous le charme, comme hypnotiser par ce regard. Avec un petit sourire tout aussi charmeur, le jeune homme, ce bel inconnu lui répondit : « Ce n’est pas grave. C’est de ma faute, je ne regardais pas où j’allais. » Un petit rire nerveux sortit de la bouche d’Amélia. Elle avait beau être populaire, belle, au sommet de la gloire et de la hiérarchie du campus, elle n’était pas du genre fille facile qui couchait à droite et à gauche. On ne lui connaissait qu’une relation sérieuse depuis qu’elle était au lycée. Bien entendu la jeune femme fréquentait les fêtes mais elle n’était pas ce qu’on appelait vulgairement, une trainée. « Non, non, ne vous excusez pas, tout est de ma faute, j’étais prise dans ce livre ! » répondit-elle en désignant du doigt le livre qu’elle tenait dans sa main, un peu comme coupable de cette rencontre si surprenante. « Je m’appelle Dan, étudiant en commerce. Et toi ? J’espère que cela ne te dérange pas si je te tutoie ! » Ravie de cette initiative, la jeune femme eut un franc sourire sur ses lèvres. La conversation était lancée et n’allait plus s’arrêter. « Amélia, étudiante en histoire. »Quelques mois s’étaient écoulés depuis cette fameuse rencontre. Amélia était amoureuse, oh oui, elle était amoureuse de ce Dan, qui s’appelait en vrai Daniel Reagan. Elle ne vivait que par lui, et rêvait, secrètement, qu’il lui demande de sortir avec lui. Et peu de temps après que ce vœu si cher soit lancé dans les airs, le beau jeune homme lui demanda et elle accepta. Très vite, ils devinèrent un couple très beau, heureux et surtout amoureux, n’entendant même pas les jalousies qui tournaient autour d’eux. Ils s’aimaient et s’étaient le principal ! Pourtant, malgré une idylle qui dura quatre longues années, la fin des études fut le déclin de leur histoire. Et en cette belle soirée de printemps, à l’écart de leurs amis, leur vie commune, leur vie de couple, leur destin fut scellé. « Le monde nous attend, Dan ! Les études sont enfin finies, on va pouvoir mener notre vie comme on l’entend ! » Amélia était contente, même trop contente d’avoir décrochée son diplôme, elle allait pouvoir voyager dans le monde entier, elle allait pouvoir être indépendante et surtout vivre avec l’homme qu’elle considérait comme l’amour de sa vie. « Amy, je veux continuer de vivre ici, à Lewis, où j’ai toujours grandit … je suis désolé ! » Ce fut la réponse du jeune homme, qui résonna dans le cœur du jeune homme comme une bombe à retardement, une bombe qui fait mal parce que jamais vous vous attendiez à cette réponse de la part de l’homme que vous aimez. Vos rêves venaient de se briser. La jeune femme le regarda sans vraiment comprendre sa réponse. « Et les projets qu’on avait ensemble ? Je croyais que tu voulais te marier, avoir des enfants et monter ta propre société ! » C’était le dernier moyen de faire comprendre à Dan que la vie n’était pas Lewis, cette ville misérable, si petite qu’elle ne figurait sur aucune carte. Toute leur génération l’avait compris, il ne faisait plus bon de rester vivre à Lewis, s’il l’avait été un jour. Pourquoi, Dan n’arrivait-il pas à comprendre ? Pourquoi avait-il envie de passer le reste de sa vie dans ce trou paumé ? « Je pourrais être ton mari, le père de tes enfants, avoir mon entreprise ici. On serait heureux ici, Amy. On aurait une belle vie, une grande maison dans la ville qu’on a toujours connue. Pourquoi partir ? » Amélia se leva, les larmes aux yeux. Elle était triste, en colère, énervée, déçue, etc. Elle aurait tant voulu que Dan soit comme les autres, qu’il ne pense pas, qu’il ne croie pas à une pseudo possibilité de vie heureuse ici, qu’il veuille partir le plus loin possible de cette misérable ville. Mais non, il était différent, malheureusement pour elle. « Je ne veux pas de cette vie-là, moi, désolé ! » Sur ce, elle partit, n’entendant qu’au passage la voix de leur ami la soutenir et avouer qu’elle avait raison. Dan ne s’est jamais levé de cet endroit là pour aller la retenir. Leurs vies devaient se séparer un jour ou l’autre et ce jour était arrivé, bien plus tôt que prévu. Aujourd’hui Amélia vit en France, elle est une généalogiste confirmée, écrivant également des romans. Elle est célibataire, hantée par le fantôme de sa relation avec Dan qu’elle n’a toujours pas réussit à oublier. Elle se pose de nombreuses questions sur son passé. Aurait-elle dut réagir ainsi avec Dan, ce fameux soir là de leur rupture ? Quoi qu’il en soit, elle n’a pas résisté à l’envie de revenir à Lewis quand elle reçut cette invitation. Au fond d’elle-même, elle espère revoir Dan … Qui sait où tout cela va la mener !