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Jarvan

Jarvan

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MessageSujet: (sans titre)   (sans titre) EmptySam 5 Mar - 19:11



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Hello tout le monde. Voilà, j'aimerais vous présenter un "roman", ou plutôt une suite de chapitre disons, d'une histoire totalement fictive, mais utilisant le monde d'Eragon.

Il se peut qu'il y ai des incohérences, donc si vous en remarquez, n'hésitez pas à me les signalez dans les commentaires =D
De plus, je posterai chapitre par chapitre, enfin bref, quand j'ai le temps et l'inspiration ! Sur ce, je vous remercie d'avance si vous lisez mes textes, et surtout, postez vos commentaires ♥




sommaire
banalités et impatiences
manigances dans l'ombre
écrit avec son sang
réfléchir et agir
accueil mouvementé


Dernière édition par Jarvan le Mer 9 Mar - 3:01, édité 4 fois
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Jarvan

Jarvan

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MessageSujet: Re: (sans titre)   (sans titre) EmptySam 5 Mar - 19:56


banalités et impatiences
été 1005, quelque part en Alagaësia


Le ciel était d'un bleu immaculé, propre, parsemé par endroits de quelques nuages blancs à l'aspect cotonneux. Quelques oiseaux survolaient le fleuve Ramr, leurs yeux perçants sans cesse à la recherche d'un poisson à saisir dans leurs becs pointus, tels des harpons acérés. Partout, on sentait que l'été battait son plein. Accompagnant le régulier bruit de la rivière, les oiseaux piaillaient, les rongeurs fouinaient ici et là, travaillant à la constitution de leurs réserves hivernales. Bref, la vie régnait en maître sur les environs.

Miroitant sur la surface du fleuve, le soleil envoyait ses chauds rayons sur la terre. En cette période estivale, pas un nuage ne pouvait espérer entacher le règne de l'astre solaire. Toutefois, un petit courant d'air frais, en provenance du nord, balayait régulièrement la région, rafraîchissant les petites créatures vivantes, empêchant la végétation de sécher.

Les champs de blé formaient un tapis d'or, qui se balançait au rythme du vent. Sur un des petits sentiers de terre normalement utilisés par les fermiers et les chariots passa alors une rapide silhouette. Les quelques paysans travaillant dans les champs ne levèrent même pas la tête. Non pas qu'ils ne s'intéressent pas à qui traversait leurs terrains, mais ils n'entendirent même pas le puissant étalon noir qui galopait. Son galop était d'ailleurs différent de ceux des coursiers qui habituellement passaient par ici. Cette bête là se déplaçait bien plus rapidement, d'un pas fluide, ne touchant presque pas le sol. Il s'agissait à l'évidence d'une monture d'exception. Les yeux les plus attentifs pouvaient même remarqué que le cavalier montait à cru. Après tout, à quoi bon tous ces instruments quand ce cheval n'était autre qu'une monture elfique ?

Shandiran était le nom de cette fière bête, née en bordure du DuWeldenvarden. Vivant au milieu d'une horde de chevaux sauvages galopant dans les plaines bordant les forêts du Nord, il accepta de devenir monture d'un Elfe. Mais fils du meneur de sa horde, il déclara que seul un être de sang royal pourrait le monter. L'heureux élu fut Thalion, fils illégitime du roi de sa race. Cette ascendance ne lui laissait pas le droit d'accéder un jour au trône, et ce malgré sa position d’aîné. Mais son sang restait royal, et l'étalon avait dit qu'il ne porterait qu'un être digne de lui, et après avoir longuement observé Thalion, il le choisit, lui, le seul fils du roi né hors des liens souverains.

Car n'étant pas destiné à régner sur le trône, Thalion ne reçut pas une éducation préparant un homme à diriger un royaume. Au contraire, on lui enseigna le maniement de l'épée, de l'arc et de toutes les armes de son peuple, cela combiné à la monte du cheval, à la fauconnerie et à l'art de la guerre. Le jeune Thalion, qui n'avait vécu qu'une dizaine d'étés, ressemblait déjà à ce que les Hommes appellent un jeune homme. Ses traits étaient fins, et même parmi son peuple, il était beau. Ses cheveux blonds rayonnaient au soleil, tandis que ses yeux bleus semblaient avoir pris la même teinte que le ciel.

En posant pied à terre, Thalion laissa Shandiran se désaltérer dans le Ramr. Impressionnés par la carrure de la bête, les quelques canards barbotant ça à là ne tardèrent pas à s'éloigner, si bien que l'Elfe ne tenta même pas de rassurer les pauvres oiseaux en Ancien Langage. Tandis que son compagnon buvait de longues gorgées d'eau fraîche tout en étant à moitié plongé dans le fleuve, Thalion sorti de sa sacoche une galette de pain de blé, qui arrosée avec l'eau de sa gourde, constitua son repas de midi. Si ces aliments pouvaient paraître frugaux pour un Homme, ils étaient plus que suffisants pour un Elfe bien nourrit et en pleine forme. Pendant le repas, les deux amis n'échangèrent presque aucune parole, car le lien qui les unissait suffisait à les rassurer.

Lorsque les deux compagnons furent prêts, ils reprirent leur voyage. Dans deux heures, ils seraient à Urû'baen, la capitale du Royaume des Hommes. Shandiran sentit à cet instant que l'esprit de Thalion était préoccupé, mais il ne cherchait pas à en savoir plus. Toutefois, il émit, mentalement bien sûr, un hennissement de bonheur, celui d'un cheval galopant aussi vite que le vent. Cela eu au moins l'effet de faire oublier à Thalion, du moins pour le moment, les soucis qui l'obligeaient à quitter le DuWeldenvarden pour se rendre à Urû'baen.

Bientôt, les deux compagnons arrivèrent au sommet d'une colline recouverte d'herbe grasse. Mais l'étalon n'eu pas le loisir de grignoter quelques brindilles. Aux alentours paissaient tranquillement plusieurs troupeaux, gardés par de jeunes hommes. Thalion regrettait vraiment la tranquillité et la sérénité de son pays, le calme insufflé par les arbres, le chant mélodieux et constant des oiseaux. Mais trêve de rêveries. Devant lui, à une heure de galop environ, se dressait Urû'baen. Le soleil faisait ses murs blancs briller. Justement, Thalion n'arrivait pas à comprendre ce que les Hommes trouvaient judicieux dans l'emplacement de la cité. Certes ils pouvaient voir tout ce qui se trouvait aux environs, mais ça, une simple tour de guet l'aurait également fait. Visible aux yeux de tous, la capitale des Hommes représentait une cible trop facile au goût de l'Elfe. Mais bon, allez comprendre la logique de ces Hommes, eux qui se croient si intelligents et si supérieurs. Si seulement ils savaient ce qui, dans l'ombre, se préparait ...



Dernière édition par Jarvan le Jeu 10 Mar - 18:30, édité 1 fois
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Jarvan

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MessageSujet: Re: (sans titre)   (sans titre) EmptySam 5 Mar - 21:45


manigances dans l'ombre
été 1005, quartier malfamé d'Ûru'baen


La lune, reine de la nuit, était levée depuis de nombreuses heures déjà. Ses rondeurs, nullement entachées par les nuages, permettaient à une lumière blafarde d'éclairer faiblement la capitale du royaume des Hommes, Urû'baen. Celle-ci, en ces heures tardives, ou matinales, selon les points de vue, était
encore endormie, sans compter les ivrognes titubant tant bien que mal pour regagner leurs foyers.

Dans un des quartiers les plus malfamés de la cité, là où les gens voulant éviter les ennuis n'allaient pas, le silence régnait. Même les rats évitaient d'attirer l'attention sur eux. Seule une ombre, sortie d'un coin de ruelle, se déplaçait, sans bruit, rapidement, rasant les murs sombres. A chaque nouvelle allée, la silhouette s'arrêtait, scrutant et écoutant les environs. Et une fois certifiée que personne ne la suivait, elle repartait, jusqu'à arriver devant une auberge, faisant par la même occasion office de taverne. L'établissement était fermé, mais une faible lueur filtrait des carreaux rendus opaques par la saleté. Une main, d'une pâleur effrayante, jailli de sous le manteau noir, et frappa trois coups secs et rapides sur le bois massif de la porte. Quelques secondes plus tard, une voix rocailleuse et menaçante résonna de l'autre côté.

« Qui ose troubler le repos d'un humble travailleur ? »
« Un ami, et un conseiller du bienfaiteur. » La voix qui venait de parler, celle de la silhouette encapuchonnée, était semblable à un sombre murmure. De l'autre côté de la porte, le garde, un homme au coeur et au courage pourtant solide, ne put réprimer un frisson de terreur. Cette voix qui venait de lui parler était terrifiante, comme si elle venait des profondeurs de la terre, et du mal. Lorsque la porte s'ouvrit, l'ombre s'engouffra à l'intérieur, sans un mot. Le garde s'autorisa enfin à respirer.

S'engageant dans un sombre couloir, la silhouette emprunta des escaliers taillés à même la pierre. Après deux minutes d'une marche rapide et légère, l'ombre arriva devant une autre porte en bois. Sans frapper, elle attrapa la lourde poignée de fer, et avec une facilité déconcertante, l'ouvrit. A l'intérieur se trouvaient dix personnes, assises autour d'une grande table ronde. Une seule grande bougie, posée au centre de la table, illuminait quelque peu les personnes présentes, bien que leurs identités soient cachée par des capes grises. S'avançant vers sa chaise, la seule restée vide, le dernier arrivant, le seul à la cape noire, fit signe à ses compagnons de se lever.
« La réunion peut commencer. »

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Jarvan

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MessageSujet: Re: (sans titre)   (sans titre) EmptyDim 6 Mar - 13:05


écrit avec son sang
été 1005, palais d'Ûru'baen


Lorsque j'ouvris les yeux, je mis plusieurs secondes à me rappeler ce que je faisais là, et surtout, où j'étais. Mais peu à peu, mon esprit émergea lentement du royaume des rêves, et tandis que mes souvenirs me revenaient rapidement, je m'assis sur mon lit. La veille, j'étais arrivé à Urû'baen, la capitale des Hommes, et après une interminable série de visites officielles, j'avais pus disposer de mon temps libre pour visiter la ville. Le soir, j'avais soupé en compagnie du roi, avant de finalement rejoindre mes appartements pour la nuit.

Mais à présent, l'astre solaire envoyait ses rayons incandescents à travers le ciel bleu, chauffant ma chambre à un tel point que la première chose que je fis une fois sur pieds fut d'ouvrir les fenêtres donnant sur la ville, afin de laisser entrer le léger vent du nord. Fermant les yeux quelques secondes, je cherchai le contact mental de Shandiran. Une fois sa présence trouvée, je me laissai intentionnellement inonder par sa présence, et pendant quelques secondes, je me retrouvai en train de galoper autour d'Urû'baen. Réconforté de savoir qu'il allait bien, je rompis le contact mental. J'avais préféré laisser Shandiran en liberté et surtout, à l'extérieur des murs plutôt que de lui imposer une nuit dans un box des écuries royales.

Le sentiment d'oppression que je ressentais était sûrement dû au fait que je ne supportais que très peu d'être enfermé dans des bâtisses de pierre, ce qui me poussa à chercher la porte. Mais avant, je passai par la pièce annexe, où je me lavai à l'aide d'une bassine d'eau chaude. Une fois propre et bien habillé, je sortis de mes appartements. Ayant bien mangé la veille, je ne ressentais pas besoin de me nourrir, aussi me mis-je en tête d'aller faire ce pourquoi j'étais venu : m'entretenir avec le roi Kelhal au sujet d'étranges événements que des espions de mon peuple avaient remarqués. Mais cette mission devant être gardée secrète, j'étais officiellement à Urû'baen pour renouveler l'amitié entre nos deux peuples, et un prince elfique, aussi illégitime soit-il, faisait toujours bonne impression auprès des Hommes.

Malheureusement, on m'informa que le roi ne pouvait m'accorder une audience qu'en début d'après-midi. Et d'après le soleil, il n'était que neuf heures du matin, ce qui me laissait beaucoup de temps libre. J'avais donc tout le loisir d'explorer un peu plus le palais royal, et la cité d'Urû'baen. Ici, tout était de pierre, et les principales pièces étaient taillées dans le marbre. A certains endroits, certaines sculptures laissaient deviner l'art tailleur des Nains.

Perdu dans mes pensées, je m'étais aventuré dans un dédale de minces couloirs sombres, et sans ornements de quelque sorte.
« Vous êtes-vous perdu Monseigneur ? » Surpris, je me retournai. Devant moi se trouvait un petit garçon humain, visiblement âgé d'une dizaine d'années. Il avait parlé avec politesse et humilité, ce qui me mit le doute sur sa condition. Qu'était-il ? En l'observant, je dissipai mes doutes : il s'agissait d'un domestique. La qualité de ses habits était moindre, et il ne portait pas de bijoux ou d'autres ornements. Un simple pantalon en toile brune, ainsi qu'une chemise en laine. Il s'agissait donc d'un domestique comme il en pullulait dans quasiment toutes les villes humaines. Je n'avais jamais vraiment comprit pourquoi cette espèce se plaisait à utiliser les plus faibles et démunis. Chez les Elfes, il y en avait certes qui s'occupaient des tâches les plus ingrates, mais les choses les plus simples, comme se servir sa propre nourriture, nettoyer ses appartements, tout cela, nous le faisions nous même. Alors là, voir un si jeune enfant en tant que servant, ça me faisait un peu bizarre. Néanmoins, il m'avait posé une question, et peut m'importait sa condition sociale, j'utilisai le même ton que si j'avais parlé à un noble d'Urû'baen :

« En effet. Je cherchais juste un endroit où me divertir un peu. Peut-être pourriez-vous m'aider à en trouver un ? » Et là, stupéfaction sur son visage. Tâtant son esprit, je ressentis toute sa surprise face à ma réaction. D'habitude, on ne lui demandait jamais son avis, car il n'était qu'un simple garçon d'écuries. Et là, un prince du peuple de la Forêt lui demandait de l'accompagner afin de juste s'amuser. C'était là ses sentiments principaux, mais ne voulant pas m'introduire plus dans son esprit, je me retirai. Après plusieurs secondes de bafouillage, le petit Homme réussit à reprendre le contrôle de ses sentiments, et m'annonça :

« Il y a, à quelques minutes d'ici, un tunnel d'où on peut accéder aux écuries royales. A moins que vous ne préféreriez rejoindre les ménestrels ou les jongleurs. » Les écuries royales. Aucun cheval de la capitale ne pouvait prétendre m'impressionner, car j'avais pour monture Shandiran, un étalon du DuWeldenvarden. Mais j'avais vu dans les yeux du jeune homme une petite étincelle de passion briller, si fort que je ne pus me résoudre à le décevoir. « J'aimerais beaucoup que tu me fasses visiter les écuries du roi. Et cesse de m'appeler Monseigneur. Pour toi, Thalion suffira. Et toi, comment dois-je t'appeler ? »

En fait, je n'avais pas besoin d'utiliser un langage très soutenu, ce n'était qu'un enfant. Et puis il était agréable de pouvoir parler normalement avec quelqu'un "de simple", après toutes les réunions auxquelles j'avais eu droit la veille. Ce garçon s'appelait Fenör, et personne ne savait qui étaient ses parents. On l'avait laissé, encore nourrisson, aux portes de la ville, et personne ne l'avait réclamé comme fils depuis. Sa spécialité était le soin aux animaux, plus particulièrement aux chevaux. Le maitre d'écurie, Argoth, l'avait prit sous son aile, lui enseignant tout sur l'art de soigner et de s'occuper de la race équine.

Fënor m'entraina alors à travers un dédale de couloirs, et je compris bientôt que ce véritable labyrinthe était en fait destiné aux domestiques, afin qu'ils puissent se déplacer librement dans tout le palais sans qu'on les remarque. Les passages, souvent cachés derrière une tapisserie ou une plante, étaient discrets et bien placés. Après quelques minutes d'un pas rapide, nous arrivâmes devant un petit escalier donnant sur une sorte de tunnel qui s'enfonçait d'une dizaine de mètres. Une fois les marches en bois descendues, nous nous retrouvâmes devant une porte en bois massif, et je compris qu'il s'agissait des écuries royales. Poussant la porte, Fënor me fit entrer dans une énorme bâtisse. Ici, contrairement au reste du palais, les poutres et le plafond étaient faits en bois, ce qui me fit sentir bien mieux. Le sol par contre était toujours en pierre. Mais en m'approchant et en inspectant les box, je remarquai que tous étaient tapissés de paille. En tâtant l'esprit des nombreux chevaux, le principal sentiment était celui du bonheur. Ils étaient bien nourris, soignés et nettoyés, alors qu'ils n'avaient besoin de rien d'autre. En fait, seuls quelques animaux plus vifs désiraient aller galoper tous les jours, ce qui était malheureusement impossible pour certains.

« Ces chevaux sont bien traités. » J'avais presque envie de lui dire que s'il continuait ainsi, il se retrouverait un jour maître d'écuries. Mais ne pouvant pas prédire l'avenir, je préférai ne rien lui dire. Après tout, il n'était qu'un domestique, et qui sait ce que les années à venir lui réservaient ? Alors que Fënor s'apprêtait à me dire quelque chose, je lui fis signe de se taire, tout en plongeant ma main dans ma poche. J'en ressorti deux pièces d'or, que je fourrai entre les doigts du domestique. Il me regarda, incrédule : ce montant, il n'osait même pas rêver l'avoir un jour en sa possession ! Faisant alors apparaître entre mes doigts l'autre objet : une broche en bois. Mais ce simple ornement avait, à mes yeux, bien plus de valeur que n'importe quelle montagne d'or. Je l'avais chanté au DuWeldenvarden, en forme de griffe de Dragon, ces vénérables créatures disparues, que ma famille utilisait comme blason. Fënor ne sembla pas comprendre pourquoi je lui donnai ce qui à ses yeux, n'était qu'un morceau de bois. Après avoir profondément respiré, je le lui tendis en disant :


« Cette broche, je l'ai chanté au centre du DuWeldenvarden. Lorsque tu auras vraiment besoin de moi ou de l'aide de mon peuple, présente cette griffe de Dragon à la Forêt. » Sans attendre sa réaction, je lâchai la parure dans sa main, et je me retournai, quittant les écuries non pas par la porte principale, mais par le couloir des domestiques. Pourquoi avais-je fais cela ? Pourquoi avoir donné un trésor inestimable à un domestique de la race des Hommes ? Même si toute ma raison et ma logique me disaient que je venais de faire n'importe quoi, quelque chose au fond de moi m'avait poussé à le faire, comme si une force invisible avait guidé ma main jusqu'à ma broche afin que je la tende au jeune garçon. Cependant, Fënor ne s'aventurerait sûrement jamais hors d'Urû'baen, ou du moins, il n'irait pas jusqu'en DuWeldenvarden juste pour présenter l'ornement de bois. Et puis il y avait relativement peu de chances que Fënor puisse un jour discuter en tête à tête avec un membre de mon peuple.

Enfin l'esprit tranquille, j'empruntais les couloirs "de l'ombre" afin de rapidement me rendre dans ma chambre, comme si rien de tout cela ne s'était passé. Et afin que tout passe vraiment inaperçu, au cas où quelqu'un m'aurait vu, je changeai d'habits, troquant mes vêtements verts contre un ensemble de couleur pâle, une sorte de brun clair comme on en trouve dans le désert de Haradrac. D'ailleurs, cela ne me surprendrait pas si j'apprenais que le couturier s'était inspiré du sable pour tailler le tissu de mes habits. En sortant de mes appartements, car j'avais encore du temps devant moi, je portais à la ceinture une épée elfique, fine, la lame légèrement recourbée et d'une légèreté surprenante. Une fois dans le couloir, j'entendis des pas feutrés. Tournant ma tête sur ma droite, j'eus le temps de voir une silhouette encapuchonnée grise disparaître au bout du couloir. Et là, pour la deuxième fois de la journée, j'agis sans réfléchir, me lançant à la poursuite de l'ombre.

Ma rapidité d'Elfe me permit de rejoindre le bout du couloir avant que la silhouette ne disparaisse, et lorsqu'elle se retourna pour me regarder, je pus apercevoir ses dents blanches, fines et pointues. Mais en me voyait, la femme, car il s'agissait bien de cela, émit un petit couinement de mécontentement, et un rictus de haine s'afficha sur ses lèvres. Son teint pâle fut la dernière chose que je remarquai avant qu'elle ne disparaisse dans un des couloirs des domestiques, dont le passage était caché derrière une tapisserie. Quasiment en même temps, et avant que je ne me lance à la recherche de cette femme mystérieuse, un cri de terreur me perça les tympans. Me stoppant net, je revins rapidement sur mes pas, passant devant mes appartements, en direction de la pièce d'où provenaient les cris. En y pénétrant, je vis une jeune servante en larmes, devant le corps inanimé d'un homme corpulent. Ce dernier baignait dans une mare de sang. Il était mort. Par contre, quelque chose attira mon attention tandis qu'un frisson me parcourait l'échine. Sur le mur, il y avait un message. « Il n'est pas bon de trop fouiner ! » Mais ce qui m'intrigua, ce fut avec quoi ces lettres étaient écrites. Du sang. Le sang du mort.



Dernière édition par Jarvan le Jeu 10 Mar - 18:59, édité 1 fois
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Jarvan

Jarvan

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MessageSujet: Re: (sans titre)   (sans titre) EmptyLun 7 Mar - 1:34


réfléchir et agir
été 1005, palais d'Ûru'baen


L'heure était grave. Dans la salle d'audience privée du roi Kelhal Ellesar, personne n'osait prendre la parole. L'assassinat de Sire Tokah, une heure plus tôt, surprenait tout le monde : pour quelle raison quelqu'un voudrait sa mort ? Je m'étais un un peu renseigné sur ce proche conseiller du roi. S'il avait passé quasiment toute sa fait sans fait notable, il s'était récemment mit en tête de nettoyer la cité des diverses organisations criminelles. Celles-ci devaient s'être senties menacées, et voilà le résultat. Du moins c'était ce que pensait la plupart des personnes présentes à l’audience.

Mais à présent, il fallait déterminer qui était le commanditaire du meurtre, ou plutôt, quelle organisation. Et là, la tâche s'annonçait compliquée, car personne n'avait idée de qui il pouvait bien s'agir. Et la menace écrite au sang sur le mur du salon de Sire Tokah laissait planer un certain malaise sur les présents. En tout, une vingtaine d'hommes et de femmes se trouvaient rassemblés dans la spacieuse pièce en attendant que le roi Kelhal ne prenne la parole. Pour ma part, j'étais resté un peu en retrait, ne me mêlant pas trop aux autres, trop songeur pour oser émettre mes pensées à vive voix. Le roi parla alors d'une voix calme et sûre, vestiges de son ancienne force de caractère, même si l'anxiété était présente :
« Si je vous ai tous réunis aujourd'hui, c'est que l'heure est grave. Sire Tokah s'est lâchement fait assassiner dans ses propres appartements, sans que le coupable n'ait été aperçu. »

Je me doutais bien que la femme encapuchonnée que j'avais aperçu avait quelque chose à voir dans le meurtre de Sir Tokah, mais je gardais cette information pour le roi en personne. S'ensuivirent alors de longues heures de discussions que, personnellement, je trouvais complètement inutiles. Mais qu'y voulez-vous, les Hommes tardent parfois à agir, et n'étant qu'un invité, je me devais de rester à les écouter. Ne retenant que le principal, j'appris ainsi que désormais des gardes patrouilleraient également à l'intérieur du palais, procédant à des fouilles systématiques de tout inconnu se présentant aux portes de la ville et du palais. Bon, à défaut d'être très utile, cette mesure avait au moins le mérite de faire agir les nobles, de les faire réfléchir. Pour ma part, je n'attendais qu'une chose : une entrevue avec Kelhal en personne. Je savais que ce n'était pas une chose aisée, mais j'avais les arguments pour obliger le roi à m'écouter. Lorsqu'enfin la réunion prit fin, je lui annonçai que devant quitter Urû'baen pour rejoindre mon peuple au plus vite, je devais absolument lui parler en privé. Cela ajouté à la mine grave que je lui présentai finit par convaincre le vieil homme qu'il était temps qu'il m'accorde un peu de temps. Une fois que tous les "convives" se retrouvèrent dans les couloirs, j'utilisai l'Ancien Langage pour m'assurer que tout ce qui se dirait dans cette pièce resterait entre moi et le roi. Puis je lui exposai d'un seul coup tout ce que j'avais à lui dire :

« Roi Kelhal, si je suis venu du DuWeldenvarden en personne, ce n'était pas juste pour renouveler l'amitié de nos peuples. » Je vis l'étonnement passer dans les yeux du vieux roi, mais je continuai : « Je suis venu vous avertir que le mal est sur l'Alagaësia, et le royaume des Hommes sera le premier à en souffrir. Mon père a déjà commencé à le combattre par des moyens discrets, car l'ennemi agit dans l'ombre et avec discrétion. » Cette fois-ci, ce fut la peur que ressenti Ellesar. Je savais qu'il me croyait, car j'avais promis en Ancien Langage de ne lui dire que la vérité. « Et je pense que l'assassinat de Sire Tokah est une preuve de ce que je viens de vous dire. Nous savons leur nom : les Toruk. Ils se cachent sous des capes sombres, et préfèrent se trancher la gorge que de se faire capturer en vie. Nous ne savons rien d'eux, ni d'où ils viennent, ni leurs moyens, et plus important, nous ignorons tout de leurs objectifs. »

La sérénité du roi sembla trembler sur ses bases les plus profondes. Il me regarda d'un air désolé, cherchant au fond de moi la preuve que tout ce que je venais de dire n'était que mensonge. Mais il savait que je parlais vrai. « Si tout ce que vous dites est vrai, que dois-je faire pour mon peuple, prince Thalion ? » Il ne savait pas quoi faire, il n'avait pas eu le temps de réfléchir. « Il faut former des magiciens capables de sonder l'esprit de vos sujets. Il faut qu'Urû'baen reste imperméable aux assauts adverses. Car l'ennemi tentera d'infiltrer votre palais. Mon père m'a demandé de vous informer qu'un de nos puissants magiciens serait prêt à venir vous rejoindre et à vous aider ; assurez-vous de la loyauté de vos domestiques, ainsi que de vos gardes et de vos proches. Et ayez confiance. »

Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais même envoyé tout un contingent de magiciens elfiques, mais mon père avait été catégorique là dessus : nous avions déjà trop à faire pour garder nos frontières intactes. En effet, des attaques mentales avaient été effectuées à plusieurs points de nos barrières magiques, sans toutefois réussir à les briser. Et plusieurs groupes de guerriers Urgals avaient été aperçus non loin du DuWeldenvarden. Connaissant l'aversion de ces créatures pour notre peuple, tout comme leur amour pour la guerre, une partie de nos guerriers avait été mobilisée aux frontières, ainsi que nos meilleurs magiciens. Mon père voulait absolument connaître l'identité de ces ennemis, leur nombre, moyens et motivations. Car connaître au mieux notre adversaire, c'était connaître ses points faibles.

« Demain je partirai pour le DuWeldenvarden pour informer mon père des événements récents. Puis nous enverrons notre magicien, permettant ainsi une communication magique rapide. Je vous présente tous mes honneurs, Roi Kelhal. » Puis en hochant la tête en avant, je reçu ses salutations, et en quittant ses appartements, je lui murmurai mentalement : « Et ... Fënor, un de vos domestiques : c'est un excellent garçon d'écuries. » Et avant que le roi Kelhal ne puisse me répondre, je m'étais déjà éclipsé dans le couloir. Encore une fois, je ne savais pas trop pourquoi j'avais ainsi parlé de Fënor. C'était comme si un être au fond de moi désirait que je protège ce petit. Ou alors était-ce l'élan d'amitié que j'avais ressenti pour le domestique qui me poussait à lui améliorer un peu les conditions de vie ? Car avec ce que je venais dire, j'étais sûr que le roi allait s'intéresser d'un peu plus près à l'enfant. Mais n'y trouvant sûrement rien de très captivant, il le laisserait tranquille tout en s'assurant un minimum de sa personne, au cas où je reviendrais aux nouvelles. Car oui, Fënor m'avait réellement intrigué, sans raisons apparentes. En y repensant, je me souvins d'une phrase que j'avais entendu de la bouche du roi des Elfes, mon père, il y a très longtemps, alors que je m'apprêtais à faire une quelconque bêtise de jeunesse : quand l'esprit ne peut expliquer, cherche dans ton cœur.

Une fois dans ma chambre, je mangeai quelques fruits amenés pendant mon absence, puis j'empaquetai solidement toutes mes possessions. Lorsque je fus prêt, je quittai le palais royal en vitesse. Au début, j'avais estimé rester à Urû'baen quelques jours, afin de discuter tranquillement avec le roi Kelhal et visiter la cité. Malheureusement, l'assassinat d'un noble précipitait les choses et prouvait que la menace était bien plus présente que ce nos espions nous avaient rapporté.

Cherchant le contact mental de Shandiran, je le trouvai près d'un ruisseau à une demi-heure à pied d'Urû'baen. Lui envoyant des images de la porte principale de la cité, je le sentis galoper au moment où je rompis le contact. Sortant du palais, je passai discrètement par les écuries, où je vis le petit Fënor en train d'étriller avec soin une magnifique jument au ventre rond. Tendant mon esprit vers l'animal, j'entrai en contact avec un petit être, encore roulé en boule, serré, mais au chaud et en sécurité. Un jour, ce poulain encore en gestation deviendrait un fier étalon, j’en eus la certitude. Me retirant, je m'engouffrai dans les rues agitées d'Urû'baen.

Déambulant dans les rues de la capitale des Hommes, je trouvai rapidement le chemin des portes de la cité. Shandiran arriva au même temps, ce qui m'arracha un sourire. En lui flattant l'encolure, je lui présentai un sucre, qu'il happa en hennissant de bonheur : il était prêt à retourner à Ellesméra. Lui sautant sur le dos, je lui donnai mentalement notre itinéraire, qu'il emprunta de suite. Chevaucher à dos d'un cheval elfique était une chose indescriptible. Aucune de toutes ces pièces en cuir qu'utilisent les Hommes, rien. Le seul moyen de guider le cheval étant la communication mental. Je lançai alors Shandiran au galop, car je voulais rapidement traverser les plaines entourant Urû'baen, car j'y avais l'impression d'être observé de toute part. Direction Ellesméra.



Dernière édition par Jarvan le Jeu 10 Mar - 19:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (sans titre)   (sans titre) EmptyMer 9 Mar - 3:00


accueil mouvementé
été 1005, nord-ouest du désert de Hadarac


Le faucon, ailes grandes ouvertes, se laissait porter par les courants chauds qui montaient de la plaine. Ses yeux perçants, quadrillant le sol, ne mirent pas longtemps à trouver ce qui constituerait son repas : un rat des champs, assez dodu pour lui permettre de dormir l'estomac plein. Le rongeur, trop occupé à mordiller dans une graine quelconque, ne vit même pas l'ombre de la mort passer au dessus de sa tête. Car le rapace, estimant une trajectoire d'attaque, colla soudainement ses ailes à ses flancs, pointant sa proie de son bec crochu. Tel une flèche, l'oiseau fila vers sa proie à une vitesse impressionnante, sans bruit. Arrivé à un mètre de sa proie, le prédateur ouvrit les ailes, afin de freiner brutalement, et tendit ses serres en avant. Lorsque l'impact eu lieu, seul le bruit d'un choc retentit, le rat des camps n'ayant pas le loisir d'émettre son dernier cri. Il était mort. Le faucon allait le manger. La dure loi de la nature.

Alors qu'il commençait à déchirer la peau fragile du rongeur de son bec affûté, le faucon sentit quelque chose approcher. Le sol tremblait. Lorsqu'il vit d'énormes créatures foncer sur lui, il n'hésita pas une seconde, et faisant fonctionner ses ailes très rapidement, il prit de l'altitude au même moment où un groupe de cavaliers passa. L'oiseau repasserait prendre son repas plus tard, dès que le calme serait revenu dans la plaine.

Les cavaliers, au nombre de cinq et menés par une grande silhouette, étaient tous encapuchonnés de gris. Bientôt, ils arrivèrent en vue d'un petit bosquet, qui se trouvait être leur destination. Aucun cavalier ne parlait, se contentant de mener leurs montures jusqu'à la lisière des arbres. Ils s'y enfoncèrent par un chemin en terre battue, traversant l'endroit du sud au nord. Menés au galop depuis de nombreuses heures, les chevaux virent donc avec bonheur la fraîcheur offerte par le feuillage, car les températures avoisinaient, dans la région, les trente degrés et plus. Après tout, le désert du Hadarac n'était qu'à une journée de course. Une fois au centre du bosquet, les cavaliers mirent pied à terre, et firent boire leurs montures au petit ruisseau qui coulait par là.


en même temps, un peu plus au sud

Cela faisait à présent sept jour que j'avais quitté Urû'baen en toute hâte, afin de rejoindre mon père à Ellesméra. Mais aujourd'hui j'avais le coeur léger : je pouvais, à l'horizon, apercevoir la lisière du DuWeldenvarden, cette imposante masse verte qui se détachait si bien au lointain. Le soleil, déjà à moitié caché par les montagnes, à l'ouest, se coucherait dans une heure, et d'après mes estimations, Shandiran et moi franchirions la frontière des Elfes le soir suivant. Mais pour aujourd'hui le voyage s'arrêterait au petit bosquet, juste devant nous, où je savais trouver ombre, nourriture et eau. Nous pourrions y passer la nuit, et dès les premiers rayonnements du matin, repartir vers le DuWeldenvarden.

Par habitude et précaution, je lançai mon esprit sur le bosquet, mais à part les animaux sauvages, je n'y détectai aucune présence étrange. J'accueilli l'ombre des arbres avec joie, mais pas autant que Shandiran, qui hennit son bonheur, effrayant au passage quelques oiseaux inoffensifs. Lorsque nous arrivâmes vers le centre du bosquet, je descendis du dos musclé de mon étalon, afin de le laisser s'abreuver de son propre chef. L'imitant, je m'agenouillai sur le sol humide de la berge, afin de me désaltérer et de remplir nos gourdes. Ce fut sur la terre humide, presque de la boue, que je repérai des traces de sabots. Examinant en quelques secondes la scène, je sus que cinq chevaux étaient passés par ici. Ainsi que leurs cavaliers. Les empruntes étaient fraîches, un quart d'heure tout au plus. A cette heure, aucun groupe de voyageurs ne se lancerait dans les plaines, surtout en direction du DuWeldenvarden.

« VA TE CACHER ! ATTENDS-MOI DANS LA PLAINE ! »
Quasiment en même temps que j'hurlai mentalement à Shandiran, j'entendis le bruit caractéristique que font les flèches au moment où elles sont décochées. Roulant sur le côté, j'entendis trois bruits d'impacts. Me retournant, je vis trois flèches, les hampes vibrant encore, fichées dans la terre. Merde ! Observant les environs, je lançai mon esprit de toutes mes forces, de manière agressive. Je découvris ainsi mes assaillants : je repérai ainsi cinq esprits, que je n'avais pas perçu plus tôt. Ils étaient camouflés, je ne les sentais que comme de très légers nuages. Pour faire ceci, il fallait subir un entraînement intensif et spécialisé, que la plupart des Hommes ne peuvent subir. Des Elfes ? Non, ils ne m'attaqueraient pas. Des Nains ? Nous étions trop loin de leurs royaumes, et ils ne sont pas assez fins pour ce genre de magie. Enfin bref, je devais trouver mes ennemis, et vite.

Une seconde plus tard, je vis enfin trois archers, drapés de gris, cachés dans les fourrés. Deux à ma gauche, et un derrière moi. Ce dernier se reçu ma dague en pleine poitrine, tombant en arrière en lâchant un râle d'agonie. Puis je me tournai vers les deux autres. Tandis qu'ils encochaient leurs deuxièmes flèches, je me précipitai sur eux. Et vu que je voyageais léger, avec une simple armure en cuir, je n'eu aucun mal à les rejoindre avant qu'ils ne puissent bouger. Dégainant mon épée elfique, j'en passai le fil sur le visage du premier adversaire, qui ne réussi même pas à hurler sa douleur. Mais pendant ce temps, l'autre archer tira une dague, avec laquelle il tenta de m'attaquer. Peine perdue, puisqu'il finit avec la main tranchée, et un trou dans le bas-ventre.

En même temps, je ressenti une douleur intense à l'omoplate gauche. Une flèche ! Tandis que je me retournais en lâchant un grognement deux types foncèrent sur moi, jaillissant d'un buisson proche. Ils étaient plutôt grand pour des Hommes. Et maniaient extrêmement bien l'épée. Si un Elfe en venait très facilement à bout en temps normal, j'étais blessé, rendant ainsi mon bras gauche quasiment inutilisable. Soudain, un des mastodontes me sauta dessus, enfonçant son épaule dans mon ventre. Le choc me fit tomber en arrière, tandis que mon épée retomba sur le sol. Nous roulâmes plusieurs fois, avant que je ne réussisse à tirer une dague de ma ceinture, la planta en plein thorax ennemi. En me relevant, je me rendis compte du sang qui coulait le long de mon flanc. La hampe de la flèche s'était cassée quand j'étais tombé, aggravant un peu ma blessure. Fou de rage, je fonçai sur l'adversaire restant, et après avoir attrapé mon épée, l'assailli avec rapidité et force. Quelques secondes plus tard il lâcha son arme, et l'empoignant, je balançai mon front contre son visage. Je senti son nez, et plus encore, craquer sous la violence de l'impact, mais je ne laissai pas mon agresseur tomber au sol. Le collant avec force contre un arbre, je commençai mon interrogatoire. « Qui a commandité cette attaque ? Pourquoi ? » Je n'obtins comme réponse qu'un rire, ce qui mêlé au sang qui s'écoulait un peu partout sur son visage, ressemblait plus à un glougloutement qu'à autre chose. Tout à coup, l'homme, car il s'agissait d'un homme pâle au crâne rasé, croqua quelque chose, avant de m'annoncer :

« Il est trop tard, nous sommes déjà en route. Rien ne peut nous arrêter. Et une fois la pierre d'or entre nous mains, même vous les Elfes ne pourrez rien contre nous. » Alors qu'il commença à s'étouffer dans son propre sang, je le laissai tomber, tandis qu'il agonisait. Prenant sa tête, j'enfonçai un doigt dans sa bouche, et y trouvai une graine noire aux nervures blanches, brisée en deux. Une graine d'Oklaha, un des poisons les plus rapides et mortels de l'Alagaësia. L'enfoiré.


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